L’Orangeraie des parents d’Aziz et Ahmed borde la frontière. Les jumeaux, neuf ans,
mènent une vie heureuse malgré les menaces de guerre et la maladie sournoise d’Aziz.
Mais, un jour, leurs grands-parents sont tués lors du bombardement de leur maison.
Leur père est alors sommé de choisir entre ses deux fils celui qui va venger cette
mort en commettant un attentat-suicide contre des baraquements militaires situés
au-delà de la montagne. Dix ans après, le survivant, émigré aux États-Unis chez un
oncle et une tante qui avaient fui depuis longtemps le pays, et comédien en herbe,
affronte ses souvenirs…
Cette histoire tragique prend racine dans l’actualité brûlante d’un Moyen-Orient
jamais identifié. L’épaisseur humaine et l’élévation spirituelle des parents, la
fraîcheur et la maturité des deux enfants émeuvent en profondeur sans jamais verser
dans l’outrance. L’auteur, dramaturge et romancier québécois (Piercing, NB mai 2006),
dénonce l’absurdité des conflits fratricides ainsi que le fanatisme mortifère, le
mensonge, la haine et la violence extrêmes qui les accompagnent. Ce court roman d’une
grande simplicité d’expression, d’une force brutale, on le referme accablé par le
lourd tribut que paient les enfants à la guerre. Comment vivre « après » ? (L.K.
ET C.Bl.)
L'Hebdo des Notes : &&& 03/03/2015